EDMONTON, LE 20 MARS 2021 – À l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, la présidente de l’ACFA, Sheila Risbud, a émis la déclaration suivante.

« Le 20 mars marque la Journée internationale de la Francophonie, tel que désigné par l’Organisation internationale de la Francophonie. Cette année, les célébrations s’inscrivent sous le thème « Femmes francophones, Femmes résilientes ».

Une figure de proue de la francophonie albertaine correspond bien à cette thématique et son nom résonne toujours aujourd’hui : Marie-Anne Gaboury. Née en 1780 à Maskinongé au Québec, elle accompagne son mari, le coureur des bois Jean-Baptiste Lagimodière lors de ses voyages vers l’Ouest canadien, dès 1806. Il était inhabituel pour une femme à cette époque de s’embarquer dans une telle aventure. En plus de devoir s’adapter à des conditions climatiques parfois hostiles, elle dû gérer la fatigue physique et le fait d’être la seule femme du groupe. Cela ne l’a pas empêchée de parvenir à la colonie de Selkirk, située à Red River au Manitoba, et de contribuer au développement du commerce des fourrures dans la région.

Marie-Anne Gaboury devint alors la toute première femme francophone à s’établir dans l’Ouest canadien et à donner naissance à des enfants au Fort Edmonton, notamment. Elle doit alors conjuguer son rôle de mère aux multiples changements et aux déplacements incessants du mode de vie nomade auquel elle se plie. L’appui des femmes autochtones lui aura certainement été d’une grande utilité, alors qu’elles lui ont notamment appris l’utilisation de la planche porte-bébé. Aujourd’hui, les descendants de Marie-Anne Gaboury se trouvent partout au Canada, alors qu’elle est considérée comme la grand-mère des francophones de l’Ouest et des communautés métisses.

La détermination, le courage et le sens de la communauté ont permis à Marie-Anne Gaboury de surmonter une vie difficile, exigeante, marquée à la fois par la guerre, la solitude et les soubresauts de la nature. Son nom et son histoire tapissent les édifices du quartier francophone d’Edmonton, contribuant à la pérennité de son héritage remarquable. Elle serait plus que fière de voir toutes les « Femmes francophones, Femmes résilientes » qui ont suivi ses traces et perpétuent le fait français en Alberta de nos jours.

Tous les Albertains et toutes les Albertaines, qu’ils et elles soient né.e.s ici ou non, peuvent s’identifier à cette femme qui a quitté sa terre natale dans l’espoir d’une vie meilleure. En 2021, plus que jamais, nous désirons mettre de l’avant les valeurs d’inclusion, de respect et de diversité pour la francophonie albertaine. Cette francophonie est à la fois fluide et plurielle et rejoint tant les locuteurs natifs du français que ceux et celles qui apprennent cette langue dans le cadre de leurs études, pour le travail ou simplement pour le plaisir. À vous tous, je souhaite une excellente Journée internationale de la Francophonie ! »

Depuis 1926, l’ACFA est l’organisme porte-parole de la communauté francophone de l’Alberta. Son rôle est de faire valoir les intérêts de cette dernière et d’assurer son développement global.

L’ACFA reconnaît qu’elle réalise son mandat sur les territoires traditionnels des 45 Premières Nations et de la Nation Métisse, couverts par les traités 6, 7 et 8, et aujourd’hui connus sous le nom de l’Alberta.

Déclaration