EDMONTON, LE 17 MAI 2021 – Après avoir pris connaissance du projet de loi 96 du gouvernement du Québec, l’ACFA note plusieurs dispositions qui viennent appuyer les communautés francophones et acadiennes au pays. Cependant, l’ACFA souhaite partager ses appréhensions, en lien avec l’élimination des frais de scolarité supplémentaires pour les étudiants et étudiantes des communautés qui s’inscriraient dans des établissements postsecondaires au Québec. Bien que cette nouvelle mesure ne s’appliquerait que pour les étudiants et étudiantes qui étudieraient dans un programme qui n’est pas offert en français dans leur province ou territoire d’origine, ceci demeure inquiétant pour la francophonie albertaine.

D’abord, une telle mesure déresponsabilisera-t-elle encore plus le gouvernement de l’Alberta, en ce qui a trait à l’éducation postsecondaire en langue française ? Rappelons que depuis plus d’un an maintenant, l’ACFA mène la campagne Sauvons Saint-Jean afin de trouver des solutions au sous-financement opérationnel et structurel chronique qui freine le développement du Campus Saint-Jean et ce, depuis des années, et qu’elle a dû entamer un recours judiciaire contre le gouvernement de l’Alberta et l’Université de l’Alberta concernant le financement accordé au Campus Saint-Jean.

Par ailleurs, le Campus Saint-Jean offre seulement 11 programmes d’études postsecondaires, incluant le niveau collégial, le baccalauréat et la maîtrise. La réalité de la francophonie albertaine est complètement différente de celle de l’Ontario ou du Nouveau-Brunswick qui possèdent des universités offrant une grande variété de programmes en langue française. C’est donc dire que de nombreux jeunes de l’Alberta pourraient se prévaloir d’une telle mesure. Si on ajoute à cela, le fait que les frais d’études au Québec sont de loin inférieurs à ceux de l’Alberta, assisterons-nous à un exode de nos jeunes et de nos cerveaux ?

« Je comprends que la disposition proposée dans le projet de loi 96 puisse partir d’une volonté sincère de contribuer aux enjeux de l’éducation postsecondaire de langue française au pays, lesquels ont attiré beaucoup d’attention dans la dernière année. Mais, notre réalité est fragile. Nous aurions donc apprécié être consultés en amont. J’aurais notamment aimé discuter de stratégies visant à assurer le retour des étudiants et des étudiantes francophones de l’Alberta, qui feraient le choix d’aller étudier au Québec, vers notre communauté à la fin de leurs études. » note la présidente de l’ACFA, Sheila Risbud.

À l’approche du Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes, l’ACFA aurait aimé qu’une telle disposition, sur un enjeu aussi crucial, soit discutée avec les communautés francophones et acadienne afin que des solutions, à l’avantage de toutes les parties, puissent être trouvées. N’est-ce pas l’objectif d’une telle rencontre ?

La présidente de l’ACFA écrira donc au ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, et à la ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Sonia LeBel, afin de partager ses inquiétudes et offrir des pistes de réflexion pour des amendements.

Depuis 1926, l’ACFA est l’organisme porte-parole de la communauté francophone de l’Alberta. Son rôle est de faire valoir les intérêts de cette dernière et d’assurer son développement global.

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